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Interview mit Pierre Avvanzino

Professor Pierre Avvanzino hat über drei Jahrzehnte über die Fremdplatzierung geforscht und gelehrt. Leider fehlen heute in der Suisse Romande jüngere Historiker, die das Thema weiterverfolgen. Wir konnten Pierre Avvanzino für ein Interview gewinnen, das wir Ihnen in beiden Sprachen vorstellen.

n-v: Du bist für die Romandie ein Pionier in Sachen „Oral History“ und der Aufarbeitung der Geschichte der fremdplatzierten Kinder. Wie kamst Du dazu, Dich über 30 Jahre lang mit dieser Thematik zu beschäftigen?

P.A: Ich hatte zwei Berufe, ich war als Erzieher und in der Lehrerbildung tätig. Schon sehr früh begegnete ich in meiner Tätigkeit als Erzieher Gewalt und einem schlechten Arbeitsklima. Aber ich wusste sofort, dass dies verändert werden muss. Für mich war klar, es braucht Respekt, Wertschätzung und Achtung der Würde gegenüber den Schwächeren. In dieser Sache etwas zu unternehmen, hatte für mich Priorität. Denn ich stiess jedes Jahr mehrmals auf gravierende Fälle von Gewalt, Vergewaltigung und Übergriffen, sogar gegenüber Behinderten. Aber alle schwiegen, selbst die Direktion wusste davon, aber niemand unternahm etwas dagegen. Vielmehr kaschierte man diese Taten. Weiter wollte ich wissen, wie diese Gewalt zustande kam. Ich realisierte, dass sich zwischen den schönen Erziehungstheorien und der Praxis eine tiefe Kluft auftat. Das war für mich ein Schock und eine riesige Enttäuschung., weil ich mich immer dem Wohl den Kindern gegenüber verpflichtet fühlte.

n-v: Von Beginn Deiner pädagogischen Tätigkeit an, hast Du Dich immer wieder mit den beiden Grundsatzfragen beschäftigt „Was ist Erziehung“ und „was bedeutet erziehen konkret?“ Zu welchem Schluss bist Du gekommen?
P.A: Menschen sind nie vollendet. Die Aufgabe der Erziehung ist von Natur aus sehr komplex, aber im Kern sollte sie uns die Welt erschliessen. Menschen brauchen für ihre Entwicklung auch die Kultur. Erziehung hat die Aufgabe, diese Kultur zu vermitteln. Ohne diesen Kulturhintergrund fehlen dem Individuum die Mittel, wirklich zu handeln und die Welt wahrzunehmen. Dieses Ideal konnte ich 1968 im College von Sitten mit jungen delinquenten Leuten auch wirklich realisieren. Sie wurden fähig sich Zugang zur Humanität zu verschaffen und ihre kreatives Potential zu entwickeln. Die Erziehung hat nicht nur die Aufgabe soziale Gewohnheiten und Normen wie Arbeiten und Gehorchen zu vermitteln. Dies ist eine veraltete Formel, welche die Individuen bloss auf ein Minimum reduziert, aber ihm seine Verantwortung als Bürger nicht erschliesst.

n-v: Die meisten Kantone der Schweiz haben eine äusserst düstere Vergangenheit betreffend der Fremdplatzierung von Verdingkindern, weshalb war der Kanton Waadt der erste und lange Zeit der einzige, der dieses Kapitel aufgearbeitet hat?
P.A: Eigentlich hat der Kanton Waadt wenig gemacht. Ausgelöst hat es Louisette Buchard-Molteni mit ihrem Hungerstreik Anfang November 2003. In der ersten Woche war es von den Temperaturen her noch angenehm. Dann aber folgte der erste Frost, und die Staatsrätin Frau Anne-Catherine Lyon bekam Angst, dass Louisette vor ihrer Bürotüre sterben würde. Mitbeeinflusst wurde die Sache noch durch das Interesse der Presse an Louisette. Frau Lyon und der, Staatsschreiber, Herr Kleiber organisierten deshalb eine Pressekonferenz. Sie versprachen seitens des Kantons eine Erforschung und Aufarbeitung der Fremdplatzierungspraxis, wenn sich Louisette bereit erklärte, ihren Hungerstreik abzubrechen. Louisette wurde damit zur Hauptfigur.

n-v: Was hat sich seit der Publikation Deines Buches, das Du zusammen mit Geneviève Heller verfasst hast, im Bezug auf fremdplatzierte Kinder verändert?
P.A: Was sich seither verändert hat, ist nicht an das Buch gebunden. Das Buch ist mehr der Wanderausstellung verpflichtet. Aber es hat auch die Sendung des Westschweizer Fernsehens über die fremdplatzierten Kinder von temps présent möglich gemacht. Weiter wichtig waren die Begleitveranstaltungen im Rahmen der Ausstellung „enfances volées“ in Lausanne im Sommer 2009. Das war ein starker Auftritt, der die Medien auf das Thema aufmerksam werden liess. Und was am meisten Eindruck machte, waren die Aussagen der verschieden Ehemaligen als Zeitzeugen. Wirklich überrascht hat mich auch das grosse Interesse an der Wanderausstellung in der Bevölkerung. In der Folge entwickelte sich auch das kollektive Bewusstsein zur Fremdplatzierung. So gesehen hatte das Buch durchaus einen gewissen Einfluss.

Interview : Walter Zwahlen

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Interview de Pierre Avvanzino

Pendant plus de 30 ans, le Professeur Pierre Avvanzino a inlassablement fait des recherches sur les enfants placés, thématique qu’il a également enseignée. Actuellement, les jeunes historiens à même de poursuivre ce travail manquent malheureusement en Suisse romande. Pierre Avvanzino nous a accordé une interview que nous publions dans les deux langues.

n-v: En Suisse romande, tu es un pionnier en matière d’histoire orale et de l’analyse du vécu des anciens enfants placés. Quelles ont été les raisons qui t’ont poussé à te consacrer près de 30 ans à ce thème ?
P.A: J’exerçais deux métiers: comme éducateur spécialisé, mais également comme chargé de formation. Très tôt déjà, j’ai été confronté à la violence et à un climat psychologique malsain dans le milieu éducatif. D’emblée j’ai senti qu’il fallait y remédier, car il manquait le respect, la mise en valeur et la dignité. Le besoin de faire quelque chose, d’agir s’est imposé à moi. Plusieurs fois par an, j’ai été confronté à de graves cas de violence, de viol, d’atteintes à la pudeur etc., même à l’encontre de personnes handicapées. Cependant tout le monde se taisait, même la direction qui pourtant était au courant, personne ne s’opposait. Ces pratiques étaient masquées, passées sous silence. Pour ma part, je voulais comprendre les mécanismes, les bases de cette violence. Je constatais l’écart criant entre la théorie et la pratique. D’être confronté à cette réalité fut une immense déception pour moi, car je me sentais garant du bien-être des enfants.

n-v: Dès le début de ton activité pédagogique, tu t’es toujours préoccupé des deux questions fondamentales « L’éducation, c’est quoi » et « Que signifie concrètement éduquer »? A quelles conclusions as-tu abouti ?
P.A: L’être humain n’est jamais entièrement accompli. Il dépend de sa culture et sans cette transmission il n’a pas les moyens d’agir, la vision du monde lui fait défaut.
La mission de l’éducation est multiple, mais en principe elle devrait nous former et nous ouvrir au monde. Heureusement, j’ai pu réaliser cet idéal durant mon activité au dans un foyer pour jeunes délinquants à Sion en 1968. La possibilité s’offrait à ces jeunes gens à accéder à leur humanité et à développer leurs capacités créatrices. D’ailleurs, l’unique but de l’éducation spécialisée se réduit trop souvent à transmettre des habitudes sociales telles que travailler et obéir. Cette vision surannée réduit les individus à une vision de la société, de l’Etre humain pauvre, qui ne permet pas d’avoir accès à sa responsabilité citoyenne.

n-v : La plupart des cantons en Suisse ont un passé très sombre concernant le placement des enfants. Pour quelle raison le canton de Vaud a-t-il été le premier et pendant longtemps le seul canton à s’intéresser et à analyser ce chapitre du passé ?
P.A: En fait, le canton de Vaud n’a pas entrepris grand chose. C’est Louisette Buchard-Molteni qui a fait bouger les choses par sa grève de la faim début novembre 2003. Durant la première semaine, le temps était encore beau, pas trop froid. Puis le froid arriva et la grande crainte de la conseillère d’état, Madame Anne-Catherine Lyon, était qu’elle meure devant la porte de son bureau. Ce climat fut encore renforcé grâce à l’intérêt des journalistes pour Louisette. Puis Madame Lyon et Monsieur Kleiber donnèrent une conférence de presse et s’engagèrent à condition que Louisette cesse sa grève de la faim, et qu’une étude sur cette thématique et selon les revendications de Louisette, soit entreprise. Louisette est ainsi devenue une figure de proue et connue par Monsieur et Madame tout le monde.

n-v: Suite à la publication de ton livre, rédigé en collaboration avec Geneviève Heller, as-tu constaté des changements au niveau de la perception des enfants placés ?
P.A.: Ce changement n’est pas uniquement lié au livre. Le livre est plutôt lié à l’exposition itinérante. Il a également permis la diffusion de l’émission Temps Présent à la Télévision suisse romande sur les enfants placés. De plus, il a été à la base des activités dans le cadre de l’exposition ‘Enfances volées’ à Lausanne en été 2009. Celle-ci a eu un très fort impact et a sensibilisé les médias à cette thématique. Pourtant ce qui a été le plus fort et le plus crédible, ce sont les divers témoignages de plusieurs anciens enfants placés. L’énorme intérêt de la population pour l’exposition m’a vraiment surpris. Tout ceci a contribué au développement de la conscience collective en la matière. De ce point de vue, on peut dire que le livre a sa place et une influence certaine.

Titres obtenu
CFC dessinateurs architecte
Diplôme d’éducateur spécialisé EESP à Lausanne
Maîtrise en Sciences de l’Expression de la Communication Université de Paris XIII
Diplôme supérieur en Travail Social, institut de Recherches Sociales à Paris
Diplôme de Superviseur Pédagogique HES Santé Social Lausanne

Emplois principaux
Dessinateur, projeteur et conducteur de travaux 3 années
Educateur spécialisé auprès de jeunes délinquants 8 années
Expert délégué auprès de la Direction de la Santé
au Cameroun par l’UIPE et l’UNICEF 3 années
Responsable de formation puis professeur HES/
EESP à Lausanne 29 années
Animateur de l’atelier Art Co à Renens en cours depuis 2002